Prose poétique africaine et philosophie de la création verbale
DOI:
https://doi.org/10.21747/21828954/ely19a3Resumo
La question du mélange des genres ou hybridation générique ne se pose pas forcément pour la littérature africaine dont la nature est d’être hybride à l’origine. Le créateur africain ne choisit pas de faire du mélange des genres, c’est le mélange des genres qui s’offre à lui à travers la parole totale qu’il utilise. Parler alors de prose poétique, c’est parler de la littérature écrite africaine dans son ensemble. Celle-ci est l’héritage des premiers artistes noirs des luttes émancipatrices, entre autres, les négritudiens, en tant qu’ils sont les lamantins qui ont bu à la source de Simal, c’est-à-dire ici l’oralité africaine. Cette culture africaine a pour “ dogme ” ce “ vieux principe ” de la philosophie classique africaine : “ tout est dans tout ; l’unité dans le multiple, le multiple dans l’unité… tout est interaction et s’influence mutuellement. C’est notre loi du mouvement universel unique ” (Zadi Zaourou 1978 : 216). C’est à cette philosophie moniste de l’esthétique de la création verbale que nous allons nous intéresser dans le cadre de cette contribution consacrée à la prose poétique africaine. À l’aide d’exemples de textes en prose poétique, nous verrons comment, à travers les analyses poétique et stylistique des genres que nous appliquerons à ces textes, la littérarité de ceux-ci découle du caractère holistique de la parole qui les fonde.